La polémique déclenchée par la garde à vue de trois adolescentes impliquées dans une bagarre à Paris prend une tournure ubuesque. Avant même que l’IGS rende ses conclusions, pourquoi donc stigmatiser les policiers et policières impliquées, dont tout laisse croire qu’ils se sont comportés conformément aux règles, pourquoi hurler à la bavure ?
Que l’on se soucie, que l’on s’émeuve même, de l’explosion des procédures de garde à vue (près de 900 000 pour l’année 2009 !), à cause d’une « politique du chiffre » démagogique et liberticide, qui aboutit à inquiéter une foule d’inoffensifs citoyens tout en lâchant la pression sur les délinquant, évidemment ! C’est une réaction de salut public, nécessaire à l’indispensable rétablissement de la confiance, ébranlée, de la société dans l’Etat régalien et au retour d’une action policière prioritairement tournée contre les délinquants, même sans statistique spectaculaire. D’ailleurs, tous les syndicats de police dénoncent avec force cette dérive inacceptable qui les éloigne, la rage au cœur, de leur mission prioritaire : protéger les paisibles citoyens, traquer le crime.
Ceci posé, on ne peut qu’être révolté par la démagogie anti-policière qui s’est emparée de la sphère politico-médiatique, ce jusqu’au sommet de l’Etat. Emportée par cette déraison irresponsable, la garde des Sceaux nous promet une loi purement émotionnelle qui risque de remettre en cause l’efficacité même de la procédure de garde à vue, pour le plus grand bonheur des trafiquants, délinquants, voyous, membres des bandes violentes, et autres braqueurs. Elle accrédite ainsi le soupçon d’une police agissant au mépris du droit, des règles de la déontologie et des principes républicains !
Trop c’est trop ! Va-t-on voir ainsi un gouvernement de droite affaiblir à un niveau inédit la sécurité publique dans notre pays à cause d’une politique d’affichage sécuritaire dont plus personne n’est dupe et que tout le monde rejette ?
Il faut en finir avec cette sinistre plaisanterie de la « politique du chiffre » totalement irréaliste, contreproductive et dangereuse pour la légitime tranquillité des citoyens ordinaires. C’est la responsabilité du président de la République et de son ministre de l’Intérieur. Qu’ils se ressaisissent enfin !
Tout en recentrant les investigations et les gardes à vue sur les vrais délinquants, le devoir de l’Etat est aussi de donner les moyens juridiques, humains et matériels aux forces de sécurité publique pour accomplir dans des conditions correctes leurs missions. Assez de diminution des effectifs au nom d’une politique aveugle et absurde de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ! Assez des commissariats taudis, où les policiers, autant que les justiciables, connaissent des conditions de vie indignes d’un pays comme la France ! Assez des injonctions illégitimes de juridictions étrangères qui prétendent dicter à la République française sa manière de conduire la procédure pénale !
Nos concitoyens doivent manifester tout leur soutien aux policiers et gendarmes qui sont aussi victimes de cette situation ubuesque. Qu’ils ne cèdent pas à cette tentation du mauvais procès intenté injustement aux forces de l’ordre par leur propre hiérarchie. Qu’ils ne cèdent pas à l’angélisme émotionnel d’un démantèlement des procédures grâce auxquelles la police et la gendarmerie les protègent des délinquants. A l’arrivée, ils en seraient les premières victimes.
NDA